Les ménages devraient mettre entre parenthèses leur projet immobilier pendant les congés d’été, comme toutes les années, l’activité crédits des banques tournant au ralenti pendant cette période, nonobstant la chute de la production des
crédits à l’habitat, les taux continuent de se tendre, encore et encore.
« On est aujourd’hui sur des niveaux de taux de 2012 » déclare la porte-parole de Meilleurs Taux, Maël Bernier, il ajoute « les taux moyens pour les offres éditées, toutes durées confondues, sur les 30 derniers jours, se situent à 3,45 % « .
« Entre juin 2022 et juin 2023, on est passé de 60 % des barèmes des banques compris entre 1,50 % et 1,90 %, à 80 % compris entre 3,50 % et 3,90 % « Cela fait une sacrée différence…
Les taux moyens, d’après VousFinancer, se situent à :
- 3,6 % sur 15 ans,
- 3,8 % sur 20 ans,
- 4 % sur 25 ans,
L’on peut considérer que dans le sillage du Taux d’Usure rehaussé à 5,09 % depuis le 1ᵉʳ juillet, ces taux de financement continuent de grimper pendant plusieurs semaines.
La bonne nouvelle, nichée au creux de cette conjoncture maussade, concerne ce Taux d’Usure, lequel désormais étant en adéquation avec les conditions de marché. Au 1ᵉʳ semestre, l’activité crédit de Meilleurs Taux s’est réduite de 20 %, à 306 000 dossiers.
« Les taux de refinancement commencent à se stabiliser pour les banques, après le récent coup de chaud, même si cela reste insuffisant » précise M. Bernier.
Entre juin et octobre 2022, L’OAT 10 ans*, taux référence auquel se financent les banques, était supérieur aux taux pratiqués par ces mêmes banques à leurs clients, les marges bancaires étaient donc négatives, signe d’un marché déséquilibré et compliqué.
Mais l’on est revenu en juin à un contexte plus serein. En effet, L’OAT 10 ans se situait autour de 3 % alors que les banques prêtaient à des taux compris entre 3,50 % et 3,90 %. Dans ce contexte, les banques prêteuses regagnent de l’argent et sont donc plus motivées pour étoffer leur offre et revenir sur ce marché du financement immobilier, qu’elles avaient un peu délaissées ces derniers mois. D’après M. Barnier, « les banques devraient revenir sur ce marché, dès l’automne ».
Malgré cette accalmie sur les marchés de taux, le taux d’endettement reste le principal écueil dans la quête à l’obtention d’un crédit immobilier, notamment après l’établissement de nouvelles normes par le HPCE. Près d’un dossier sur deux est recalé, du fait de ce nouveau calcul d’instruction du prêt et du dépassement de la nouvelle deadline de 35 % de taux d’endettement, 1/3 dépassant même les 40 %, et ce, malgré le volontarisme gouvernemental affiché le 13 juin, en faveur de l’investissement locatif.
Les revenus demandés sont de plus en plus élevés pour emprunter, les primo-accédants se retrouvant en particulière difficulté, ne pouvant pas injecter un apport résultant de la vente d’un éventuel bien immobilier. Selon MeilleurTaux, les ménages ont perdu une capacité d’emprunt de l’ordre de 50 000€ à 60 000€, sur 18 mois.